Varus, rends-moi mes légions !
Au Ier siècle, l’Empire Romain perd trois légions, imprudemment aventurées au-delà du Rhin, la XVIIème, la XVIIIème et la XIXème, soit 12000 hommes. Du général en chef, Varus*, jusqu’au moindre des légionnaires, il n’y aura pas de survivant. « Varus, rends-moi mes légions ! » hurle l’empereur Auguste, désespéré, dans les couloirs du Palatin.
Comme Auguste, je regarde, près du coude gauche de mon adversaire, les reliques de mes légions abattues et j’éprouve, quand je considère la maigreur de mon butin, près de mon coude gauche à moi, le même sentiment de colère que le vieil empereur. Mais contre qui me révolter ? Publius Quinctilius Varus, le général en chef de l’armée noire, c’est moi.
C’est un des côtés charmants des échecs. On ne peut accuser en cas de défaite le temps pluvieux, le tempérament débonnaire de l’arrière gauche ou l’indiscipline de la 3ème ligne. Le seul responsable, c’est vous.
Donc, ce dimanche 1er juin 2024, contre l’équipe de Foulayronnes, c’est moi et bien moi qui ai perdu. J’ai mal joué ma Sicilienne. Mais les jeunes de Créon 1, quels que soient les résultats, méritent des éloges. En effet :
À l’échiquier 1, Maïeul a longtemps tenu tête à un gros Elo, et son Roi n’a plié que devant une paire de pions passés inarrêtables. Bravo Maïeul !
À l’échiquier 3, Mani a réussi, en 15 coups, à conclure un beau match nul, contre un gros Elo, là aussi.
Enfin, à l’échiquier 4, Ulysse a bien réagi à l’ouverture Écossaise de son adversaire (gros Elo également) et n’a plié qu’au 48ème coup. Bravo Ulysse !
C’est un régal de vous voir jouer, les futurs Carlsen !
Jean-Michel Labourdique
Capitaine de l’équipe Créon 1
Résultat
Foulayronnes – Créon 1 : 3-0
* Publius Quinctilius Varus, né vers 46 av. J.-C. et mort par suicide en l’an 9 après J.-C. sur le champ de bataille de Teutobourg, est un général et un sénateur romain du règne de l’empereur Auguste.
Varus a été gouverneur de Germanie à partir de l’an 7. Son nom est surtout connu en raison de la défaite subie par ses troupes face à des Germains révoltés qui aboutit à la destruction de trois légions, un désastre de même importance que la défaite de Crassus face aux Parthes quelques décennies plus tôt.